Parmi tous les commerces qui font vivre le quartier, une épicerie de produits bio et en vrac manquait à l’appel. Le vide est comblé depuis début juillet grâce à l’énergie et l’enthousiasme d’Anaïs et Christelle, deux habitantes, et désormais commerçantes du quartier. Rencontre avec les « dépanneuses du coin ».

« J’ai vécu à Montréal. Et là-bas, il y a de petites épiceries à chaque coin de rue. On les appelle les dépanneurs, raconte Anaïs. D’où le nom donné à notre commerce ». Tous les français ne connaissant pas l’expression, il y a eu quelques impairs comme cet homme qui les a appelées l’autre jour car il cherchait un garagiste !

Toutes deux sont issues d’univers bien éloignés de la vente. Anaïs était infirmière il y a encore quelques mois. Quant à Christelle, elle naviguait dans l’univers des mutuelles. « On voulait trouver un métier qui ait du sens, rester dans le quartier, raconte-t-elle. Nous sommes toutes les deux contre la malbouffe et le suremballage. Ce projet nous a réunies ».

Depuis plusieurs mois, les deux acolytes avaient la même idée en tête sans le savoir, et sans se connaître ! Chacune de leur côté, elles avaient entrepris les premières démarches : Anaïs avait trouvé le local, réalisé les devis et l’étude de marché. Christelle, quant à elle, avait suivi une formation pour se lancer dans l’entreprenariat. Elles ont lié leurs compétences pour faire naître « le dépanneur du coin ». « On en connaît qui ont monté ce type de commerce seul. Heureusement, nous sommes deux avec le même profil familial. Ainsi, on peut se relayer pour prendre une journée de repos. Il faut savoir que tout cela demande un travail de dingue » ! Deux mois après l’ouverture, les deux commerçantes zéro déchet sont satisfaites de ces débuts très prometteurs : « Les clients reviennent et beaucoup disent combien ça manquait un tel commerce dans le quartier ».

Aussi, les deux habitantes de St Augustin sont particulièrement ravies de s’investir dans ce quartier qu’elles connaissent si bien : elles y vivent depuis plusieurs années et leurs enfants y fréquentent les établissements scolaires et les JSA. « On voulait vraiment être dans le quartier ! Ça facilite notre installation car nous connaissons déjà beaucoup de clients ». Quant à leur partenariat avec la Maison de Quartier, il suscite chez elles de nombreuses envies : « Nous aimerions intervenir pour sensibiliser les enfants et les adultes au zéro déchet. On pourrait aussi envisager des ateliers de fabrication de produits ménagers (NDLR : la spécialité de Christelle)». L’attachement des JSA et de ce nouveau partenaire pour le développement durable garantit un partenariat fructueux !