Mercredi 10 avril, Pierre Adam, de l’association A-Freak-A, est venu de Bayonne pour passer l’après-midi avec les couturiers de l’atelier de Marie. Avec lui, les enfants ont discuté de leur rapport aux vêtements, ils les ont observés, découpés puis transformés ! 

« Nos vêtements racontent une histoire, quelle est l’histoire des vôtres ? » C’est par cette question que l’atelier animé par Pierre de l’association A-Freak-A a commencé. Alors, chaque enfant a raconté d’où venait tel t-shirt, tel pull. Et les réponses étaient variées. « C’est un de mes copains qui m’a donné ce t-shirt car il ne lui allait plus », raconte Tom. C’est un peu la même histoire pour Joséphine qui dit récupérer les vêtements de son amie plus grande qu’elle lorsqu’ils ne vont plus à cette dernière. Capucine explique porter des vêtements achetés la plupart du temps sur Vinted. Quant à Andréa, elle porte un t-shirt neuf offert il y a quelques jours par sa grand-mère.  

Acheter moins, mais mieux !

Pierre invite ensuite les enfants à regarder les étiquettes de leurs vêtements. Ils constatent alors que la plupart sont fabriqués au Bangladesh, en Inde ou encore en Chine. « La main d’œuvre est moins chère dans ces pays. C’est pourquoi certains vêtements dessinés en France sont fabriqués bien plus loin pour ne pas être vendus trop chers ». Une fois ce constat fait, Pierre explique que le bas prix des vêtements nous pousse à en acheter beaucoup, voire trop. « Ma mère dit que j’ai trop de vêtements, raconte une participante à cet atelier, moi je pense que c’est mon armoire qui est trop petite » ! 

En effet, nos armoires débordent parfois. A-t-on vraiment besoin d’avoir une cinquantaine de t-shirts ? Pierre pose cette question aux enfants et leur explique que les vêtements usés sont parfois recyclés ou envoyés dans des pays pauvres, comme en Afrique. Or, ces pays croulent sous ces dons qui font directement concurrence aux vêtements fabriqués sur place.

Bref, il est temps de n’acheter que ce qui est vraiment nécessaire pour réduire cette accumulation exponentielle… « Mieux vaut acheter moins mais mieux » conclut-il après cette introduction à la fast fashion, avant de sortir les ciseaux…

Comment donner une deuxième vie aux vêtements usés ?

Certains les donnent, les vendent sur des vide-greniers. Pierre propose une nouvelle solution : transformer les vêtements ! Grâce à un don des « Fripouille d’Augustin », les enfants étaient face à plusieurs vêtements invendables, car tâchés ou déchirés. Il leur a montré qu’avec quelques coups de ciseaux, on peut transformer un t-shirt en tote-bag ou un short en jupe. Une apprentie couturière du mercredi a eu la bonne idée de récupérer des manches de t-shirt pour en faire des mitaines. Ainsi, toute l’après-midi, les enfants, encadrés par Pierre et Marie, ont donné une deuxième vie à des vêtements. Une deuxième session de cet atelier se tiendra le mercredi 15 mai. Tous les enfants inscrits à la Maison des Activités Spécifiques en élémentaire, sont les bienvenus !

Un partenariat vertueux

Pierre dessine des vêtements pour la marque Justesse dont il a raconté l’histoire aux enfants : « La marque porte ce nom car il s’agit de vêtements justes, fabriqués avec du coton bio et dans une démarche de commerce équitable. La poche de mon t-shirt est faite avec des chutes de collections de vêtements que nous réalisons en partenariat avec l’ONG des villageois de Ndem au Sénégal ». Cette dernière cultive du coton, le transforme en tissu puis en vêtements. Ces productions sont réalisées en partenariat avec l’association A-Freak-A dont Pierre est le fondateur. Elle œuvre pour une meilleure répartition mondiale des richesses par la création et la diffusion d’artisanat textile éthique. Retrouvez ici le site internet de l’association A-Freak-A. (lien https://afreaka.fr/).

L’équipe de « MERCRE’dis-moi tout » avait rencontré Moussa, un des acteurs de cette ONG. Retrouvez ici la retranscription de cette rencontre dans le dernier numéro du journal.

Cet atelier de démantèlement de vêtements était organisé dans le cadre du projet « en mode éthique » mené par les associations A-Freak-A, Zéro Waste et l’enseigne bordelaise « l’armoire poéthique ».